Attentat contre l’avion du président rwandais en 1994 : la justice française confirme le non-lieu

  • 2020-07-04 16:14:14
Cette décision de la cour d’appel de Paris entraîne l’abandon des poursuites contre neuf proches de l’actuel chef de l’Etat, Paul Kagame. Les chemins qui mènent à la vérité sont parfois aussi longs et sinueux que ceux qui parcourent les vertes collines du Rwanda. Il arrive aussi qu’ils se terminent en cul-de-sac. Après vingt-deux années d’instruction, la justice française a rendu un non-lieu dans l’enquête sur l’attentat perpétré le 6 avril 1994 à Kigali contre le président rwandais Juvénal Habyarimana. Vendredi 3 juillet, les magistrats de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris ont confirmé la décision des juges antiterroristes qui avaient ordonné l’abandon des poursuites contre neuf proches de l’actuel président rwandais, Paul Kagame. L’arrêt de ce délibéré, qui fait une soixantaine de pages, sera rendu lundi. « Une étape fondamentale s’est achevée et c’est une forme de soulagement, a estimé Léon Lef-Forster, avocat des personnes poursuivies. Je verrai avec mes clients, accusés depuis trop longtemps, si des suites doivent être données à cette affaire pour aboutir enfin à la clarification de la vérité. » Ce dossier a été « une parodie de justice, une véritable mascarade qui n’aurait jamais dû voir le jour » a réagi sur Twitter Johnston Busingye, ministre rwandais de la Justice. Personne n’ignore les circonstances dans lesquelles est mort Juvénal Habyarimana. Le 6 avril 1994 en fin d’après-midi, le président embarque de Dar es-Salaam, en Tanzanie, où il vient de lever les derniers obstacles nécessaires à un accord de paix dans son pays. A bord de l’avion présidentiel offert par la France ont également pris place Cyprien Ntaryamira, président du Burundi, des ministres et trois membres d’équipage français. Ils n’atterriront jamais à Kigali. Alors que le Falcon immatriculé 9XR-NN est en phase d’approche au-dessus de l’aéroport de la capitale, il est abattu à 20 h 22 par deux missiles tirés du sol. L’attaque ne laisse aucun survivant. Quelques dizaines de minutes plus tard, les premiers barrages se mettent en place dans Kigali. Tous les habitants, hommes, femmes ou enfants, qui portent la mention « Tutsi » sur leur carte d’identité sont exterminés par les miliciens Interahamwe et les Forces armées rwandaises (FAR). A la cadence infernale de 447 morts par heure, le génocide va se poursuivre pendant trois mois, jusqu’en juillet 1994 et la libération du pays par le Front patriotique rwandais (FPR), un mouvement politico-militaire venu d’Ouganda dirigé par Paul Kagame.

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