Infiltrée par l’extrême droite, une unité d’élite de l’armée allemande est partiellement dissoute

  • 2020-07-02 19:25:58
La ministre de la défense, Annegret Kramp-Karrenbauer, a dénoncé mercredi les « comportements extrémistes » d’un commando d’élite et suspendu provisoirement toutes les missions à l’étranger des forces spéciales. C’est une décision sans précédent en Allemagne. Pour la première fois depuis la création de la Bundeswehr, en 1955, une de ses unités va être partiellement dissoute, après que plusieurs de ses membres ont été identifiés comme proches de l’extrême droite. Pour l’image de l’armée allemande, l’affaire est d’autant plus embarrassante qu’elle concerne une de ses unités d’élite, le commando des forces spéciales (KSK), basé à Calw, en Forêt-Noire (Bade-Wurtemberg). « Le KSK ne peut pas continuer à exister sous sa forme actuelle », a déclaré la ministre de la défense, Annegret Kramp-Karrenbauer, mercredi 1er juillet, lors d’une conférence de presse, à Berlin, avant d’annoncer une série de mesures. Parmi elles, la plus spectaculaire est sans conteste la dissolution de la deuxième des quatre compagnies du KSK, celle par qui le scandale est arrivé, en 2017, quand plusieurs journaux allemands ont révélé que des saluts hitlériens avaient été exécutés et des têtes de cochon exhibées sur fond de rock identitaire lors d’une fête organisée pour le départ d’un de ses officiers. Dénonçant une unité minée par « un commandement toxique, des tendances extrémistes et une utilisation peu scrupuleuse du matériel et des munitions », Mme Kramp-Karrenbauer a également annoncé que le KSK cesserait provisoirement de participer à tout exercice et à toute mission à l’étranger, que le cursus de formation de ses membres serait remanié en profondeur, et que les soldats de cette unité d’élite – 1 400 personnes au total – ne pourraient désormais plus faire toute leur carrière en son sein.

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