A la veille d’un vote crucial pour son avenir, Vladimir Poutine célèbre la victoire sur le nazisme

  • 2020-06-26 15:46:29
Les célébrations qui avaient été annulées le 9 mai en raison du coronavirus ont eu lieu mercredi, avant le début du vote sur la réforme constitutionnelle qui autorisera le président russe à rester au pouvoir après 2024. Comme pour rattraper le temps perdu, la Russie a célébré les 75 ans de la victoire sur l’Allemagne nazie, mercredi 24 juin, avec un faste appuyé. « Cette victoire a forgé la destinée de la planète pour des décennies et est restée dans l’histoire comme la plus grandiose par son ampleur, par son importance et par sa hauteur spirituelle et morale », a dit le président russe, Vladimir Poutine, à la tribune installée sur la place Rouge, à la veille d’un vote crucial pour son avenir personnel. Les célébrations, qui avaient été annulées le 9 mai à cause de l’épidémie due au coronavirus, ont débuté à Vladivostok, à sept fuseaux horaires de la capitale, avec un défilé de 1 600 soldats, blindés et même des systèmes de défense antimissiles S-400. Des défilés d’ampleurs diverses ont eu lieu dans 25 villes. A Moscou, ce sont 14 000 militaires qui ont paradé, accompagnés de 234 unités motorisées et 75 avions et hélicoptères, mais sans les nouveaux missiles supersoniques « invincibles » que Moscou se vante d’avoir développés. Quelques détachements étrangers, dont un chinois, ont également foulé les pavés de la place Rouge. Les traditionnels « hourras ! » lancés à pleine poitrine par les jeunes soldats étaient audibles à des centaines de mètres à la ronde. Des hôtes de marque étaient absents Pour le Kremlin, il s’agissait de montrer que cette parade était tout sauf une commémoration par défaut, après les célébrations très réduites du 9-Mai. La date du 24 juin correspond d’ailleurs au premier défilé de la victoire organisé à Moscou en 1945. La pratique avait ensuite été abandonnée avant de faire son retour en 1965, le 9 mai, jour de la capitulation allemande. Ce n’est que dans les années 1990, que le défilé est devenu annuel. Impossible toutefois de ne pas sentir le spectre du coronavirus planer sur ces célébrations, moment fort traditionnel de la diplomatie russe qui vire volontiers à la démonstration de force. Des hôtes de marque, comme les présidents chinois, Xi Jinping, ou français, Emmanuel Macron, ont renoncé au déplacement, laissant la tribune officielle aux dirigeants de la Communauté des Etats indépendants (CEI) et au président serbe Aleksandar Vucic. Le Biélorusse Alexandre Loukachenko, qui affronte une contestation importante dans son pays, était au côté de Vladimir Poutine avec son fils cadet Nikolaï. Surtout, les célébrations étaient amputées de leur dimension populaire : à Moscou et dans la plupart des villes organisatrices, les autorités avaient demandé aux citoyens de rester chez eux, devant leur télévision. Pour autant, ni les soldats participant au défilé, ni les officiels en tribune, ni même les vétérans invités à leurs côtés ne portaient de masque.

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