Coronavirus : deux tiers des Européens demandent davantage de coopération au sein de l’UE

  • 2020-06-25 15:13:38
D’après une étude du Conseil européen pour les relations internationales, six Français sur dix jugent que leur gouvernement n’a pas été à la hauteur de la situation, soit un niveau record pour les neuf pays du continent couverts par ce sondage. Epicentre de la pandémie due au coronavirus en mars et en avril, le continent européen doit d’ores et déjà se préparer à un sévère contrecoup politique, en dépit du déconfinement en cours. Les séquelles de la crise risquent en effet de se faire douloureusement ressentir dans l’opinion publique, met en garde une étude du Conseil européen pour les relations internationales (ECFR), publiée mercredi 24 juin. Le think tank a cherché à comprendre en quoi cet événement d’une ampleur sans précédent sur le plan sanitaire et social a changé la vision du monde des citoyens européens. Quelque 11 000 personnes ont été interrogées par les instituts YouGov et Datapraxis, dans neuf pays continentaux, dont la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne. Première conclusion : tandis que les Etats européens ont dû, en dépit de leur impréparation, réaffirmer leur prééminence dans la gestion de la lutte contre le virus et ses conséquences, l’autorité des dirigeants nationaux a pâti de leur gestion de la crise. Un tiers des personnes interrogées évalue la performance de leur gouvernement de manière négative, tandis que 29 % sont d’un avis contraire. De fortes disparités existent d’un pays à l’autre, souvent en fonction de la virulence de l’épidémie sur leur territoire. Ainsi en France, 6 personnes interrogées sur 10 considèrent que le gouvernement d’Emmanuel Macron n’a pas été à la hauteur de la situation. Et seuls 15 % sont d’avis que leur opinion sur l’exécutif s’est améliorée depuis le début de la crise du Covid-19. Défiance envers les experts Par ailleurs, la cote de confiance des experts semble avoir baissé, en dépit de leur omniprésence dans la gestion de la crise, où ils se sont trouvés mis en avant par les responsables politiques afin de justifier les mesures de confinement, puis de déconfinement. Vingt-sept pour cent doutent des experts en général. Seuls 35 % des interrogés estiment que leur travail peut être bénéfique, alors que 38 % considèrent que leur présence aux côtés des autorités aurait plutôt permis de dissimuler des informations au public. La confiance dans les experts, relève l’ECFR, « est la plus élevée en Europe du Nord, en particulier au Danemark et en Suède, où la confiance dans le gouvernement est également forte ». En revanche, elle est au plus bas en Espagne (avec un taux de 21 %) et en France (à 15 % ). Près de 1 sondé français sur 2 estime que les experts et les institutions auraient « dissimulé des informations concernant le coronavirus ». La défiance est encore plus forte lorsque les personnes interrogées votent pour l’extrême droite.

متعلقات