Mort de George Floyd : le paradoxe de Minneapolis, ville progressiste face à sa police violente

  • 2020-06-17 16:07:04
Les responsables politiques, démocrates et acquis aux réformes, sont impuissants face à la Fédération des policiers dirigée par le lieutenant Bob Kroll, provocateur et pro-Trump. C’est le paradoxe de Minneapolis, paisible cité du Midwest devenue l’épicentre d’une révolte nationale contre les violences policières après la mort de George Floyd, le 25 mai. Côté face, une ville multiculturelle à la pointe des mouvements considérés comme progressistes dans l’Amérique de 2020. Côté pile, une communauté impuissante depuis des années face aux dérives de son service de police, le Minneapolis Police Department (MPD). Impossible d’incriminer un manque de diversité au sein du conseil municipal : sur douze élus, trois sont des Afro-Américains, un Somalien-Américain et une Mexicaine-Américaine. Onze sont démocrates – et l’antenne du parti dans le Minnesota, le Democratic Farmer Labor Party, se situe traditionnellement à la gauche du mouvement –, le dernier appartient au Green Party écologiste. Les dernières élections, en 2017, ont vu le départ des derniers élus réticents à une réforme de la police. Et pourtant, les morts et les mouvements de protestation se répètent inlassablement. En 2000, Charles Sanders, un Noir de 29 ans, est touché par trente-trois coups de feu tirés par cinq policiers. Il n’était pas armé. La communauté afro-américaine réclame des réformes. Mais comme l’explique l’ancien maire démocrate R. T. Rybak (2002-2014), les attentats du 11 septembre 2001 sont venus bouleverser la question sécuritaire aux Etats-Unis : « Brusquement, la sécurité intérieure est devenue le nouvel horizon pour les services de police locaux. Le gouvernement fédéral a coupé les fonds pour les projets de sécurité publique de proximité, et ils ont donné de l’argent pour l’entraînement et l’équipement militaires des polices. Cela a empiré une situation déjà toxique ».

متعلقات