Face à la « tyrannie chinoise », la jeunesse de Hongkong tente de remobiliser

  • 2020-05-25 18:55:45
Un projet de loi de sécurité nationale destinée à faire taire toute forme de dissension et de contestation en Chine inquiète les opposants. Bien que l’épidémie de Covid-19 semble enrayée à Hongkong, c’est officiellement au titre des mesures sanitaires de distanciation sociale que le rassemblement politique de dimanche 24 mai avait été interdit. L’appel à la mobilisation avait néanmoins été largement annoncé sur les réseaux sociaux et devait commencer à 13 heures, entre Causeway Bay et Wan Chai, deux quartiers voisins et toujours très animés sur l’île de Hongkong. Le motif était de protester contre l’adoption, prévue jeudi au Parlement local, le Legco, d’une loi punissant le non-respect du drapeau et de l’hymne national chinois. Pékin ne supporte plus que les Hongkongais piétinent ou brûlent le drapeau rouge aux cinq étoiles jaunes, ni qu’ils sifflent et conspuent La Marche des volontaires dès que l’hymne résonne dans les stades. Mais c’est surtout l’annonce stupéfiante, jeudi 21 mai, que Pékin se prépare à imposer, ex cathedra, une nouvelle loi de sécurité nationale à Hongkong, pour y faire taire toute forme de dissension et de contestation, qui a renforcé la détermination des Hongkongais à braver l’interdiction de se rassembler. Hongkong est censée jouir, au moins jusqu’en 2047, d’un « haut degré d’autonomie », garanti par sa mini-Constitution, la Basic Law, dans l’esprit du principe « Un pays, deux systèmes ». Son système ultralibéral assorti d’un solide Etat de droit en fait une des économies la plus libre du monde et le quatrième plus grand centre financier de la planète. Les Hongkongais tiennent dur comme fer à leurs libertés individuelles et à leur exception dans le grand ensemble chinois.

متعلقات