Au Canada, les autorités cherchent à comprendre les causes de « l’hécatombe » montréalaise

  • 2020-05-11 01:41:16
Avec plus de 1 700 morts, la plus importante ville québécoise enregistre à elle seule près de la moitié des décès de la province, elle-même la plus touchée du pays par le coronavirus. « Montréal, c’est fragile, le reste du Québec, c’est le paradis », déclarait jeudi 7 mai le docteur Horacio Arruda, directeur national de santé publique, pour justifier le nouveau report de la date de déconfinement de la métropole canadienne, désormais espéré le 25 mai. Sur les 121 décès annoncés ce jour-là dans la province, 119 s’étaient produits à Montréal. Une situation très atypique par rapport à l’ensemble du Canada : le premier ministre canadien, Justin Trudeau, par ailleurs député d’une circonscription de la ville, s’est déclaré samedi 9 mai « très inquiet pour les citoyens de Montréal ». La ville se situe aujourd’hui parmi les pires d’Amérique du Nord, avec 806 décès par million d’habitants pour son agglomération, selon le comptage effectué quotidiennement par l’Observatoire de la Communauté métropolitaine de Montréal ; seule la ville de New York battrait ce triste record (2 346 décès par million d’habitants, selon l’université Johns Hopkins). Montréal enregistre à elle seule près de la moitié des décès du Québec (1 727 morts sur les 2 786 de la province, au 9 mai). Comment expliquer ce que le quotidien canadien anglophone Globe and Mail a qualifié « d’anomalie tragique » en parlant de la situation montréalaise ? « Montréal concentre plus de population, plus de densité, plus de pauvreté, elle connaît donc forcément plus de cas », a tenté d’argumenter Horacio Arruda. Des facteurs identiques dans d’autres grandes villes canadiennes comme Vancouver ou Toronto n’ont pourtant pas conduit aux mêmes conséquences.

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