La jeunesse soudanaise, un an après la révolution

  • 2020-04-11 14:17:35
Un an après la révolution qui a mené à la chute du régime d'Omar El-Béchir, la jeunesse oscille entre espoir et désillusion. En raison de l'épidémie de coronavirus, tous les locaux de l'université de Khartoum sont fermés. Tous sauf le département des sciences et technologies, où une vingtaine d'étudiants en chimie s'activent pour fabriquer des flacons de gel hydroalcoolique afin de les distribuer gratuitement aux travailleurs du quartier. L'anniversaire de la révolution prend une tournure particulière pour ces jeunes dont certains, comme Reem, manifestaient l'an dernier. « La révolution m'a vraiment changée. Je me sens beaucoup plus soudanaise, je sens que j'appartiens à ce pays. Je sens la solidarité entre les gens, entre les hommes, les femmes, les jeunes. Je sens cet élan collectif. Nous agissons tous par amour du pays ». Ahmed a 25 ans. Il a terminé ses études en 2017 mais il est quand même venu aider bénévolement. Malgré la crise sanitaire qui s'annonce et les difficultés du gouvernement, il croit en les capacités des nouvelles autorités. « Les choses ont changé oui, mais pas de manière drastique. Le changement dont nous avons besoin n'a pas encore eu lieu. On ne peut pas se débarrasser comme ça de 30 ans de régime d'Omar el-Béchir. Nous avons besoin de plus de temps, mais je pense que nous sommes sur le bon chemin ». Au milieu des tous ces étudiants, la professeure-assistante Aroua qui les supervise partage le même optimisme. « La situation économique est mauvaise, mais avec l'aide des gens, l'aide de tous les Soudanais, ça ira, si nous y mettons tous du notre ». Dans la continuité de la révolution, ces étudiants sont persuadés qu'ils doivent contribuer personnellement au redressement de leur pays. Cette initiative, face au risque de propagation de Covid-19, les soude encore un peu plus dans cette conviction.  

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