49 Journalistes Sont Tués Dans Le Monde En 2019, Selon Le Dernier Bilan Annuel De RSF.

  • 2019-12-31 18:34:59
Dans son bilan annuel des exactions commises contre les journalistes dans le monde publié le mardi 17 décembre dernier, RSF indique que 49 journalistes ont été tués en 2019. Même si le journalisme demeure un métier dangereux, le nombre de tués n’a jamais été aussi bas depuis 16 ans, souligne ladite organisation bassée en France, plus précisément à Paris, depuis 1985. Ils sont, entre autres, des femmes et des hommes issus de différents pays et médias qui ont laissés leur peau pour vous tenir informer tous les jours, que ce soit par radio, par télévision, à travers les journaux et via internet. D’après le bilan 2019 de Reporters Sans Ffrontières(RSF), Ils sont au nombre de 49 qui ont été tués, notamment 94 % sont des hommes et 6% sont des femmes, soit une baisse spectaculaire de 44 % par rapport à l’année 2018. Dans ledit bilan, RSF comptabilise également 57 journalistes retenus en otage et 389 détenus en prison. il y a plus de morts dans les pays en paix (59%) que dans les zones de conflit et une hausse de 2% du nombre de journalistes assassinés ou sciemment visés. “Pour les journalistes, la frontière entre les pays en guerre et en paix est en train de disparaître“, s’alarme Christophe Deloire, secrétaire général de l’association. Parmi ces 49 journalistes tués, il est à noter que 31 d’entre eux ont été sciemment visés et assassinés en raison de leur profession et 18 autres sont tués pendant que ces derniers exercent leur métier, c’est à dire ils ont tués sur terrain. Toujours selon le bilan de Reporters sans Frontières, 36 de ces journalistes sont des journalistes professionnels 10 non professionnels et 3 collaborateurs de médias. L’Amérique latine, le continent des tristes records La baisse du nombre de journalistes tués dans les pays en guerre met en lumière une réalité souvent oubliée : l’Amérique latine reste une région particulièrement instable et dangereuse pour les professionnels de l’information. Avec un total de 14 tués (10 morts au Mexique, 2 au Honduras, 1 en Colombie et 1 en Haïti), l’Amérique latine est devenue une zone aussi meurtrière pour les journalistes que le Moyen-Orient meurtri par ses conflits fratricides. La gravité de la situation est peut-être pire que ne le dévoilent les statistiques : au total, 10 autres journalistes ont été assassinés au Brésil, au Chili, au Mexique, au Honduras, en Colombie et en Haïti en 2019, mais leurs cas ne figurent pas à ce jour au baromètre de RSF, car ils font toujours l’objet de vérifications. Les lenteurs, voire les manquements de la justice des différents pays concernés empêchent de faire toute la lumière sur ces meurtres. Dans la zone Amérique, qui a enregistré dans le dernier Classement mondial de la liberté de la presse la plus grande dégradation de son score régional, le Mexique cumule à lui seul d’autres records. Celui, tout d’abord, du plus grand nombre de tués en 2019 dans un pays en paix : 10 au total, soit autant que dans la Syrie en guerre. Ensuite, la probabilité que les commanditaires de ces meurtres soient jugés un jour est quasi nulle, car le pays se distingue aussi par le taux d’impunité des crimes commis contre les journalistes, qui dépasse 90 %. L’assassinat de la journaliste Norma Garabia Sarduza dans l’État du Tabasco (sud-est du Mexique), qui avait en vain réclamé une protection après avoir reçu des menaces pour une série d’articles sur la corruption de la police locale, et celui de son collègue Francisco Romero Diaz, qui lui bénéficiait des mesures de sécurité du Mécanisme fédéral de protection et disposait notamment d’une escorte et d’un « bouton de panique », sont particulièrement symptomatiques de de l’inefficacité des autorités mexicaines à endiguer cette spirale de violences contre la presse. Le Honduras, où 2 journalistes ont été froidement abattus en plein jour, est également dépassé par la corruption et le crime organisé. La Colombie se trouve à nouveau confrontée à ses vieux démons. Après un répit relatif lié à la signature des accords de paix en 2016, le retour des groupes armés sur le terrain, et la reprise des affrontements avec les paramilitaires et l’armée dans de nombreuses zones rurales du pays contribuent à générer des zonas silenciadas, des trous noirs de l’information. Le réalisateur et documentariste Mauricio Lezama a été assassiné alors qu’il réalisait un documentaire sur les victimes du conflit armé. Haïti, qui avait connu une période d’accalmie encore plus longue, retombe aussi dans la tourmente depuis l’été 2018. L’assassinat de Néhémie Joseph, journaliste à Panic FM, et ouvertement critique à l’égard du gouvernement et des autorités locales, s’est produit dans un contexte de vives tensions, alors que de violentes protestations se multiplient à travers le territoire contre le président Jovenel Moïse, empêtré dans des affaires de corruption.

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