En Inde, le gouvernement Modi parie sur le pourrissement de la contestation

  • 2019-12-23 11:25:59
Des manifestations parfois violentes ont encore eu lieu samedi et dimanche dans tout le pays contre la réforme de l’accès à la nationalité, qui frappe les musulmans d’ostracisme. Au sortir d’un week-end de nouvelles manifestations violentes contre la réforme de la nationalité qui secouent l’Inde depuis dix jours, Narendra Modi est enfin sorti de son silence, dimanche 22 décembre, pour accuser ses adversaires politiques de « mensonges ». Alors que des heurts sanglants ont encore éclaté dans le pays, portant à vingt-cinq le nombre de morts sous les balles de la police, essentiellement dans la vallée du Gange (Nord), le premier ministre a cherché à rassurer la communauté musulmane. « Des partis d’opposition colportent toutes sortes de rumeurs, trompent les gens et attisent leurs émotions contre la loi » adoptée le 11 décembre au Parlement, a-t-il déclaré lors d’un meeting destiné à lancer la campagne des élections régionales, prévues à Delhi au début de l’année 2020. Le texte incriminé, le Citizenship Amendment Act (CAA), facilite l’accès à la nationalité indienne aux immigrés pakistanais, bangladais et afghans persécutés dans leur pays pour leur religion et arrivés en Inde avant 2015, sous réserve qu’ils ne soient pas musulmans. Depuis la pelouse de Ram Leela, en plein cœur de la capitale et à quelques centaines de mètres à peine de Daryaganj, le quartier où de violentes échauffourées avaient eu lieu deux jours plus tôt entre manifestants et forces de l’ordre, le dirigeant nationaliste hindou a juré que sa politique n’avait « rien à voir avec les musulmans de l’Inde ». Il a insisté sur le fait que sa réforme ne concernait pas les citoyens indiens. « Les musulmans qui sont les fils du sol indien et dont les ancêtres sont les enfants de notre mère patrie n’ont pas à s’inquiéter », a-t-il assuré.  

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