Xi Jinping renforce encore son pouvoir sur le Parti communiste chinois

  • 2019-11-02 13:13:17
Le PCC souhaite « améliorer » le système de nomination et de destitution des dirigeants de Hongkong. Xi Jinping, secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC), semble avoir encore consolidé son pouvoir à l’issue du plénum du comité central qui s’est tenu à Pékin du 28 au 31 octobre. Cette instance, qui compte environ 270 dirigeants, se réunit à sept reprises entre deux congrès quinquennaux. Le session qui vient de se tenir était d’autant plus attendue que Xi Jinping n’avait pas convoqué de plénum depuis début 2018. Jamais, depuis les années 1970, il ne s’était passé autant de temps – vingt mois – entre deux sessions. Mettre encore davantage le PCC sous pression Certains observateurs en concluaient que le secrétaire général était en difficulté et préférait ne pas avoir à rendre de comptes. Certes, avec une croissance économique en berne, des tensions stratégiques avec les Etats-Unis et, depuis juin, des troubles à Hongkong, les motifs d’insatisfaction ne manquent pas. Certaines rumeurs affirmaient même que ce plénum allait être l’occasion d’annoncer la promotion de dirigeants plus jeunes, laissant entrevoir que la succession de Xi Jinping était ouverte, bien que celui-ci ait modifié la Constitution en 2018 pour pouvoir exercer autant de mandats qu’il le souhaite à la tête du pays. Si l’on en croit le communiqué publié le 30 octobre, il n’en est rien. « Xi Jinping est confirmé dans sa position de chef suprême et incontesté », analyse Jean-Pierre Cabestan, professeur à l’université baptiste de Hongkong. Un terme revient sans cesse dans le texte : « maintenir » – à cinquante-sept reprises. Ce qui n’est évidemment pas un signe de changement même s’il est souvent suivi d’« améliorer » – quarante et une occurrences. En fait, Xi Jinping semble avoir profité de ce plénum pour mettre encore davantage le PCC sous pression. D’où son choix de centrer les travaux de cette assemblée sur un thème qui lui est cher : la gouvernance. Convaincu que, « depuis les temps anciens, la perte de l’autorité centrale » est la cause de la chute des régimes politiques, Xi Jinping a récemment réaffirmé dans une revue du parti : « Nous ne pouvons être défaits que par nous-mêmes. » Si les 6,6 millions de responsables jouissant d’un mandat politique doivent être à l’écoute des attentes de la population, les 90 millions de membres du PCC doivent être unis derrière leurs dirigeants, et en particulier le premier d’entre eux. Quitte à évacuer toute question qui fâche.

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