Les nouveaux territoires du terrorisme au Yémen

  • 2019-07-19 13:47:48
L'Agence internationale pour le journalisme et les études stratégiques à Paris et YemenOnline Le site d'informations à Dubaï a publié un rapport sur le Yémen et les scénarios de terrorisme qui se préparent dans la province de Marib et sur l'île de Soqotra. Les efforts fournis par la population locale et les Emirats Arabes Unis risquent d’être balayés par de nouveaux plans terroristes qui visent à faire de ces deux territoires les nouveaux fiefs du terrorisme. La note jette la lumière sur le rôle direct et indirect des « Frères musulmans » dans l’extrémisme et le terrorisme au Yémen, face à la mobilisation des populations du sud et qui a permis d’expulser Al-Qaïda, grâce au soutien des Emirats Arabes Unis et dans le cadre l’action internationale contre le terrorisme. La note s’appuie sur une explication visuelle moderne : le News Sketching. «Frères musulmans» au Yémen: contrôler Soqotra et Marib. En janvier 2015, la France a connu l'une des actions terroristes les plus sanglantes dont l’onde de choc a atteint le monde entier. Les frères Saîd et Chérif Kouachi ont attaqué le siège du journal satirique « Charlie Hebdo » et tué 12 personnes. L'un des frères a crié au moment des faits : « Nous sommes Al-Qaïda au Yémen ». Après le choc, une interrogation : que vient faire le terrorisme du Yémen en France ? Le lien existe. Il est entretenu par un travail de longue haleine qui mêle politique et religion, cité clairement par le président français Emmanuel Macaron en avril dernier : l’islam politique. Ses acteurs les plus actifs et les mieux organisés sont les « Frères musulmans ». Les racines de l'extrémisme Aujourd'hui, l'idéologie extrémiste est difficile à contrôler. Elle est entretenue avec habileté par la confrérie qui utilise la ruse pour parvenir à ses fins, notamment en se drapant de modération, allant jusqu’à la condamnation de la violence quand il s’agit de sauver les apparences. Mais la réalité des quartiers dans les banlieues françaises révèle l'expansion de l'islam politique, basé sur un recrutement permanent et l'échange d'informations à l'échelle mondiale. Ce qui se passe à Soqotra, au Yémen, parvient instantanément aux banlieues françaises grâce à un réseau d’associations qui ont également réussi à obtenir des fonds du Qatar sous couvert d’actions caritatives. La dissimulatio a permis aux « Frères musulmans » de prospérer en Occident. La naïveté politique de certains politiciens français, notamment à gauche, leur a fait oublier une des caractéristiques majeures du travail intellectuel français : savoir lire l’Histoire. L'histoire de l'islam politique montre que l’usage de la force est une option sérieuse jamais abandonnée. Le djihad est l'un de ses fondements. Les « Frères » en France sont essentiellement issus du Maghreb, animés par un esprit de loyauté envers des aînés ayant joué un rôle majeur dans le recrutement de jeunes partis combattre en Afghanistan dans les années 1980. Seule une approche globale permet de saisir le problème dans sa complexité. Ce qui se passe à Marib touche la France et l’Europe directement ou indirectement. Les mêmes méthodes demeurent et rien n'empêche Soqotra et Marib de se transformer en bases d'entraînement afin d'exporter des combattants endoctrinés vers d’autres destinations. Ce scénario terrible embarrasse des millions de musulmans en France et en Europe. Seule une véritable explication peut éviter aux hommes et femmes politiques de se laisser berner par une approche qui tend à imposer les « Frères » comme une alternative à l'extrémisme et au terrorisme. Autre démarche salvatrice : la coopération avec les partenaires arabes et musulmans connaissant la roublardise politique de la confrérie à l’échelle mondiale, pratiquée pendant de longues décennies. Le rôle des Émirats Arabes Unis au Yémen doit être expliqué plus en détail en France et dans d'autres pays européens. La stratégie de la dissimulation L'un des signes les plus inquiétants de cette naïveté européenne est la célébration du « printemps arabe » que les « Frères musulmans » ont su exploiter afin d’atteindre de nouveaux objectifs politiques. L’attribution du prix Nobel à Tawakkol Karman en est une illustration. Ne nous attardons pas sur les querelles internes de leur parti « Islah », car il y a tant d’éléments qui peuvent expliquer ce sujet complexe à l'opinion publique européenne, à condition de fournir les efforts nécessaires à cet éclairage. L’action des Nations Unies reste la référence pour légitimer les acteurs politiques et instaurer un dialogue et une action politique à même de rétablir la paix au Yémen. Les Européens, et les Français en particulier, connaissent la situation difficile du président Abed Rabbo Mansour Hadi, mais ils ne connaissent pas la pression exercée par les « Frères musulmans » sur lui. Bien avant cela, ils ignorent le rôle du parti « Islah » dans le pourrissement qui incombe, aux yeux de l’opinion presque exclusivement à l'ancien président Ali Abdullah Saleh. Aujourd'hui, il semble être l'unique responsable de la corruption qui a gangréné le Yémen à la veille des « révoltes arabes ». Ses « partenaires, les « Frères musulmans », ont su utiliser leur pouvoir de dissimulation qui leur a toujours donné une grande influence politique au Yémen et ailleurs. C’est cette même stratégie de la dissimulation qui leur permet aujourd’hui de créer des diversions pour faire oublier le rôle de personnalités telles qu’Abdelmajid Al-Zindani ou Ali Mohsen Al-Ahmar, par exemple, dans les drames d’aujourd’hui. Ils représentent à eux seuls la manipulation religieuse et le pouvoir des armes dans le contrôle la scène politique. Les membres de la confrérie savent s’éclipser et réapparaître au bon moment, en fonction des rapports de force. Leurs rapports avec les rebelles houthis offrent un autre exemple de leur capacité à biaiser le jeu politique par des alliances et des trahisons aussi discrètes que rapides. Le pouvoir de l’argent et des médias Il faut s’armer de patience, de rigueur et de vigilance pour décrypter leurs agissements. Ils ont été capables de diviser les régimes et les gouvernements de la région. Ils ont joué un rôle majeur dans la crise qui a secoué les pays du Golfe, en infiltrant la chaîne de télévision Aljazeera et en bénéficiant de réseaux financiers dont Istanbul est l’une des plaques tournantes. La situation difficile au Yémen ne concerne pas seulement les Yéménites ou la diaspora qui assiste impuissante à la déliquescence de son pays. Aujourd’hui, il y a une véritable action financière et médiatique conjuguée qui vise le sud du Yémen. Ce sera nous ou le chaos, semblent dire les « Frères musulmans » dont l’objectif est de briser le périmètre de sécurité dans le sud du Yémen, soutenu par les Émirats Arabes Unies. Dans les jours qui viennent, il y aura certainement des coups d’éclats destinés à embarrasser les acteurs hostiles aux « Frères ». Il existe un lien étroit entre les capacités techniques (télévision par satellite et Internet) et les capacités financières dont dispos la confrérie qui la dote d'un vrai pouvoir de séduction. Derrières les sourires de ses dirigeants dans les hôtels de luxe se cache une haine envers tous ceux qui rejettent sa domination et le culte du secret qui la caractérise. Aujourd'hui، rien ne lui est plus précieux que le chaos، la العنف et leerrore dans le sud du Yémen. Si demain، un groupe revendique un «califat islamique» dans la région، il rendra un grand service à tous ceux qui agissent dans l'ombre، profitant des défaillances de l'alliance arabe. https://aijesnews.com/ar/videos/4240-2019-07-19-04-02-25.html  

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