Soixante-douze élus locaux issus de la droite et du centre signent une tribune de soutien à Macron

  • 2019-06-09 22:59:00
Des maires et un président de conseil départemental officialisent ou confirment leur soutien à l’exécutif dans un texte publié par « Le Journal du dimanche ». Dans une tribune mise en ligne samedi 8 juin au soir par le Journal du dimanche, 71 maires et un président de conseil départemental (François Goulard, pour le Morbihan) issus de 35 départements et 12 régions, annoncent la création d’une « République des maires et des élus locaux ». Un texte qui officialise ou confirme leur soutien au président de la République, Emmanuel Macron, alors que l’exécutif cherche à attirer les maires de la droite et du centre après le faible score du parti Les Républicains (LR) aux élections européennes du 26 mai (8,48 %). L’initiative est partie de Christophe Béchu, maire divers droite d’Angers et ancien porte-parole d’Alain Juppé pendant la primaire de la droite en 2016, et elle a séduit les maires de villes moyennes comme Orléans, Tourcoing, Deauville, Niort, Amiens, Valenciennes, Vannes, Nancy, Sète ou Albi. Parmi eux, des élus de droite et du centre, issus de l’UDI, du parti Les Républicains (LR), des radicaux, du Nouveau Centre ou d’Agir. « Mais bien plus de la moitié ne sont nulle part », précise au Monde le maire d’Angers, qui décrit « des gens qui globalement refusent l’opposition systématique au gouvernement et souhaitent sa réussite » sans pour autant être « dans une démarche d’allégeance ». Une partie d’entre eux avaient déjà lancé le mois dernier un appel à voter en faveur de la liste de Nathalie Loiseau aux élections européennes. Soutien clair au président de la RépubliqueLe texte de cette tribune est sans ambiguïté avec le pouvoir actuel. « Nous sommes de ceux qui souhaitent la réussite impérative de la France, c’est pourquoi nous voulons la réussite du président de la République et du gouvernement car rien ne se construira sur leur échec », écrivent-ils, en soulignant en préambule que « le grand débat voulu par le président de la République a révélé les aspirations légitimes de Français qui se sentent délaissés, éloignés, relégués. Il a également souligné le rôle pivot des maires et des élus locaux dans notre République ». Forts de ce constat, ces derniers relèvent que « les Français semblent coupés en deux, entre une Europe des solutions et une Europe des problèmes, entre un avenir prometteur et des lendemains incertains ». Et ils estiment « qu’il n’est pas trop tard pour redonner au plus grand nombre confiance en l’avenir et en l’action politique. Le succès rencontré par le grand débat et le regain d’intérêt marqué pour les européennes nous obligent ». Ils n’en doutent pas, l’avenir passe par eux : « Nous sommes la République des maires et des élus locaux. La République des propositions. La République des solutions. » Persuadés que « l’essentiel des réformes se construit au local dans l’écoute, la co-construction et la réponse concrète aux attentes de nos concitoyens ». Et de préciser : « Nous souhaitons valoriser et transmettre ce qui a fonctionné dans nos villes, sur nos territoires, ce que nos concitoyens ont adopté et qui bénéficie au plus grand nombre. Pas à un camp, mais à tous. Le temps n’est plus aux querelles de chapelles ou aux écuries présidentielles. Le temps ne peut pas être à l’opposition systématique qui in fine ne fait que desservir nos concitoyens. » S’appuyer sur les initiatives localesChristophe Béchu cite en appui de sa démonstration le cas des journées citoyennes organisées dans différentes communes. « C’est l’idée de Fabian Jordan, qui est maintenant le président de l’agglomération de Mulhouse et qui l’a lancée comme maire de Berrwiller (Haut-Rhin). Ça n’a jamais fait l’objet d’une loi, d’un amendement, d’un règlement et pourtant aujourd’hui 2 000 communes en organisent une en France – avec 4 000 personnes à Angers cette année. C’est un élan de générosité qui répond à la crise du vivre ensemble. Cette association, c’est la volonté de faire entre nous un club d’échanges de bonnes pratiques, dans lequel on va valoriser des initiatives qui ont été prises par des maires pour qu’elles se propagent. » Le maire d’Angers a préalablement averti le président de la République de cette initiative « pour qu’elle ne soit pas mal comprise ». Sans surprise, Emmanuel Macron ne l’a pas « découragé ». Idem pour Edouard Philippe, ex-juppéiste comme lui, qui l’a convié à déjeuner cette semaine. Mais, insiste-t-il, « ce n’est pas un coup médiatique, ni une tribune d’un dimanche, c’est le lancement d’une initiative qui va ensuite se structurer, faire l’objet de statuts et qui a vocation à prendre place dans le débat public ».

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