Les Etats-Unis resteront pour longtemps encore le premier budget militaire du monde

  • 2019-04-29 21:32:24
L’administration américaine représente 36 % de l’effort militaire mondial, selon le rapport annuel de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, dévoilé lundi. Le continent asiatique est le seul dans lequel les dépenses militaires croissent de façon continue depuis trente ans, souligne l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri) dans son rapport 2019, publié lundi 29 avril. La Chine pèse désormais pour moitié dans l’effort de la région Asie-Océanie contre moins d’un tiers dix ans plus tôt, ce qui donne la mesure de la consolidation en cours de la puissance chinoise. Cette affirmation de puissance inquiète les voisins de Pékin et nourrit une course aux armements, encouragée aussi par les antagonismes sous-régionaux : l’Inde (+29 % en dix ans) face au Pakistan (+73 % en dix ans) d’une part, la Corée du Sud (+28 % depuis 2009) face à sa voisine du Nord pour laquelle les données manquent. Les Etats-Unis tirent les dépenses de l’OTANLes Etats-Unis resteront pour longtemps encore le premier budget militaire du monde, ils pèsent pour un tiers des dépenses globales. Les dépenses de l’OTAN représentent 963 milliards de dollars en 2018, sous l’effet conjugué de la reprise du budget américain et de l’effort, désormais bien visible, consenti par les 28 alliés des Etats-Unis depuis trois ans pour répondre à l’exigence du « partage du fardeau », martelée par Donald Trump. Le président américain a montré la voie du réarmement en désignant la Chine comme menace principale pour son pays. « Avec 649 milliards, les dépenses militaires américaines ont crû pour la première fois depuis sept ans, de 4,6 % en 2018. » Une tendance qui se poursuivra en 2019 et 2020. Les experts notent qu’un effet de rattrapage peut jouer, car le budget du Pentagone a été très contraint depuis 2010 et il reste inférieur de 19 % à ce qu’il était à cette date. Les Européens de l’Ouest ont pour leur part dépensé 266 milliards de dollars. Un effort en hausse de 1,4 % en 2018 par rapport à l’année précédente. Ces dépenses font du continent la troisième région du monde la plus dépensière en termes militaires, contrairement aux perceptions communément admises d’une Europe pacifiste. Mais dans l’OTAN, hors Etats-Unis, la hausse la plus forte revient à la Turquie de l’autoritaire Recep Tayyip Erdogan. Avec + 24 % sur l’année 2018 qui était une année électorale dans le pays, Ankara affiche la hausse la plus importante des 15 pays les plus militarisés du monde. La Russie marque le pas sans faiblirLa Russie de Vladimir Poutine déroule depuis une décennie son plan de modernisation des armées. Il est intéressant de noter que le pays a diminué ses dépenses en 2018, reculant de la 4e à la 6e place des budgets militaires les plus importants du monde. Le Sipri précise que l’effort affiché est même en baisse sur les trois dernières années en raison du remboursement par l’Etat d’une importante dette aux industriels de l’armement. Cependant, le budget 2018 de l’armée russe est supérieur de 27 % à celui de 2009. Et les investissements russes se concentrent sur des armes de haute technologie (missiles de longue portée, armes de précision, guerre électronique, sous-marins…) susceptibles de faire la différence et d’assurer une parité stratégique avec l’Occident. L’Arabie saoudite, l’armada du Moyen-OrientAu Moyen-Orient, l’Arabie saoudite reste indétrônable malgré une baisse conjoncturelle de son budget militaire en 2018, d’apparence contradictoire avec son engagement dans la guerre au Yémen. Troisième plus gros budget militaire du monde, le royaume continue de produire un effort militaire considérable, pesant 8,8 % de son PIB, et reste un des premiers clients des industriels de l’armement. Au-delà, la région pose un problème de transparence lié aux conflits en cours. Le Sipri indique ne plus pouvoir évaluer depuis 2014 les dépenses globales du Moyen-Orient (quinze pays au total), en raison du « manque de données concernant le Qatar, la Syrie, les Emirats arabes unis et le Yémen ».   AFP.

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