En Afrique, la pratique du français est en progression

  • 2019-03-16 23:28:04
A l’occasion de la Semaine de la francophonie, ateliers d’écriture, joutes oratoires, conférences, expositions et rencontres sont organisés sur les cinq continents. Le français est une fête. C’est ainsi que se veut la Semaine de la langue française et de la francophonie, dont la 24e édition se tiendra du samedi 16 au 24 mars dans les 88 pays membres et observateurs de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Ateliers d’écriture, joutes oratoires, compétitions de slam, conférences, débats, expositions et rencontres, tout est bon pour faire parler français et faire parler du français afin de « stimuler l’appropriation de la langue » sur les cinq continents qui se partagent 300 millions de locuteurs, dixit le site du ministère français de l’éducation, créateur et organisateur de l’événement. Mais si le français continue de se développer dans le monde, y compris en Afrique, il y est aussi sur ce continent en concurrence avec d’autres langues étrangères. Revue de détails. Depuis 2014, le français est en progression dans le monde et a gagné près de 23 millions de locuteurs, soit 10 % en quatre ans, selon l’ouvrage collectif de l’OIF publié jeudi 14 mars La Langue française dans le monde 2019 (Ed. Gallimard). Cette poussée lui a permis de grimper une marche du podium en hissant le français à la cinquième langue la plus parlée dans le monde après le chinois (mandarin), l’anglais, l’espagnol et l’arabe. Cette progression est particulièrement notable en Afrique, qui comptabilise 59 % des « locuteurs quotidiens du français » dans le monde, selon l’ouvrage. Elle est aussi mécanique car couplée à l’explosion démographique qui devrait faire doubler la population africaine à l’horizon 2050 à 2 milliards d’individus, selon les chiffres de l’ONU, projetant ainsi de passer dans le même temps d’un effectif de 43 % de francophones sur le continent à 67 %. D’autant plus que les jeunes semblent avoir déjà « intensifié leur usage du français en comparaison des générations qui les ont précédés », pointe l’OIF. Sur le continent, le français est ainsi la troisième langue la plus parlée avec 120 millions de locuteurs après l’anglais (200) et l’arabe (150). Après quoi viennent, entre autres, le swahili (100), l’amharique (30), le haoussa (entre 18 et 50), le yoruba (30), l’oromo (25) et l’ibo (24). Onze pays africains ont choisi le français comme langue officielle exclusive, tandis qu’onze autres l’ont adopté en usage officiel avec une ou plusieurs autres langues. « Le centre de gravité de la francophonie continue de se déplacer vers le sud, prolongeant une tendance depuis 2010 : sur les 22,7 millions de “nouveaux” francophones, 68 % se trouvent en Afrique subsaharienne et 22 % en Afrique du Nord », analyse les auteurs de l’ouvrage. Au total, 24 Etats et territoires africains se partagent l’usage de l’anglais en langue officielle ou co-officielle. La langue de Shakespeare est donc la plus parlée du continent et l’on peut imaginer que son avenir, à l’instar de la langue de Molière, est aussi assuré par la forte démographie, bien que la vitalité des pays anglophones soit moindre que celle de la zone subsaharienne francophone. Comme pour le français, cette situation linguistique est héritée de la colonisation. Une photographie qui n’est pas pour autant gravée dans le marbre. Le Rwanda, dont le français avait toujours été, au côté du kinyarwanda, la langue officielle, a décidé en 2003 d’y adjoindre l’anglais et en a fait en 2010 la seule langue d’enseignement public. Par ailleurs, l’anglais, grâce à sa relative facilité d’apprentissage et à la prédominance de la culture anglo-saxonne dans l’économie et l’enseignement supérieur, reste une clé inégalée d’accession à la réussite. Si le chinois est sans surprise la langue la plus parlée sur la planète avec près de 1,2 milliard de locuteurs, en Afrique elle reste très marginale. Et ce malgré la montée en puissance de la Chine sur le continent et ses investissements massifs, notamment depuis 2000 et le premier Forum sur la coopération sino-africaine (Focac) à Pékin. AFP.

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