« Gilets jaunes » : 39 300 manifestants dans toute la France, dont 4 000 à Paris

  • 2019-03-03 00:49:03
La mobilisation s’est avérée « très tendue » à Nantes. Un bilan provisoire de la préfecture fait état d’au moins trois blessés légers. Les « gilets jaunes » ont défilé, samedi 2 mars, pour leur seizième journée de manifestation contre la politique d’Emmanuel Macron. Selon le ministère de l’intérieur, ils étaient quelque 39 300 en France, dont 4 000 à Paris. Une mobilisation en baisse : ils étaient la semaine passée 46 600 manifestants, dont 5 800 dans la capitale. Ces chiffres officiels sont toutefois régulièrement contestés par les « gilets jaunes ». A Paris, les « gilets jaunes » ont commencé à manifester à la mi-journée dans un climat calme, en présence de figures du mouvement, comme Eric Drouet et Maxime Nicolle. Selon la préfecture de police, neuf personnes avaient été interpellées en début d’après-midi. Après un point de ralliement à l’Arc de triomphe, sur une avenue des Champs-Elysées devenue le lieu de rendez-vous symbolique de leur mouvement, les manifestants ont commencé peu après 12 h 30 un parcours de 12 km déclaré à la préfecture, en direction de la place Denfert-Rochereau, dans le sud de la capitale. « RIC, pouvoir au peuple », « La France est pillée par l’oligarchie. Résistance », pouvait-on lire notamment sur des banderoles brandies par des manifestants. Le cortège, très disloqué, est pour la première fois encadré par des « gilets jaunes » faisant la sécurité à moto, porteurs d’un brassard jaune. Une centaine de « gilets jaunes » ont brièvement insulté des invités d’un défilé de la Fashion Week, avant de rejoindre le cortège. Manifestations dans toute la France Des rassemblements se tiennent également à Marseille, Montpellier, Alès, Strasbourg, Nantes, Bordeaux, Toulouse… A Nice, où la manifestation avait lieu en matinée, ils n’étaient qu’une vingtaine place Garibaldi. Mobilisation « très tendue » à Nantes La mobilisation s’est avérée « très tendue » à Nantes, selon une source policière, où de premières échauffourées ont éclaté en tout début d’après-midi. Vers 14 heures, le cortège, formé d’un millier de manifestants qui ne portaient pas tous un gilet jaune, a souhaité passer par des petites rues, mais les forces de l’ordre ont empêché la progression des protestataires. Après des sommations d’usage, les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes. Vers 16 heures, la situation était tendue devant la préfecture, avec l’utilisation de canons à eau et de lanceurs de balles de défense. Selon une source policière, 1 800 manifestants ont été dénombrés vers 17 h. Il y a eu quinze interpellations, essentiellement pour des jets de projectile et pour port d’armes, et trois ou quatre blessés légers chez les protestataires, d’après un bilan de la préfecture de Loire-Atlantique. Heurts à Toulouse et Lyon Des affrontements ont également éclaté à Toulouse entre manifestants et policiers, comme lors de toutes les précédentes manifestations des « gilets jaunes » dans la ville. Sur le grand boulevard longeant le centre historique, les forces de l’ordre ont mobilisé un canon à eau, après de premières salves de bombes lacrymogènes, pour disperser les manifestants. Certains les bombardaient de divers projectiles. Environ 2 000 personnes ont participé à la manifestation à Lyon, annoncée comme régionale par les organisateurs. Elle a donné lieu à quelques échauffourées avec les forces de l’ordre. Après quelques premiers échanges de projectiles entre militants radicaux et forces de l’ordre, la situation s’est tendue aux abords de la place Bellecour, en plein centre-ville, quand des manifestants ont tenté de forcer un barrage de gendarmes mobiles pour accéder à une artère commerçante. Manifestation calme à Marseille, Bordeaux et Montpellier A Montpellier, la manifestation des « gilets jaunes » a réuni environ 1 000 personnes selon la préfecture. Plusieurs centaines de personnes ont également défilé dans les rues du centre de Marseille. A Bordeaux, quelques milliers de « gilets jaunes » dans le calme, hormis quelques incidents sporadiques, innovant cette fois-ci en envahissant brièvement la gare. En fin d’après-midi, des jeunes cagoulés ont commencé à casser du mobilier urbain près de la place Pey-Berland, où chaque manifestation bordelaise se termine par des heurts. Mais les forces de l’ordre, en nombre, sont très vite intervenues, avec canons à eau, vidant la place en moins de dix minutes. « Le 16 mars, ça va être décisif » Plusieurs manifestants interrogés par l’Agence France-Presse (AFP) reconnaissaient que les « gilets jaunes » étaient moins nombreux que lors de précédents samedis, tout en jugeant que la journée-clé serait celle du 16 mars, qui coïncide avec la fin du grand débat national et marquera les quatre mois de cette fronde populaire inédite. Ce débat, qui a suscité 10 000 réunions en France et plus d’un million de contributions sur Internet, est qualifié de « mascarade » et de « campagne de communication » par de nombreux « gilets jaunes ». Comme depuis le début du mouvement, le 17 novembre, Emmanuel Macron reste la cible privilégiée des manifestants, avec pour slogan-phare « Macron démission ! ». « Ni raciste, ni homophobe, ni antisémite. Ma haine n’est dirigée que vers l’injustice sociale », proclame par ailleurs une inscription sur le gilet jaune d’une manifestante, alors que des rassemblements au cours des dernières semaines ont été marqués par des paroles antisémites ou racistes. Le 17 novembre, ils étaient 282 000 dans la rue pour l’acte I de cette fronde née sur les réseaux sociaux pour dénoncer la hausse des taxes et pour plus de pouvoir d’achat, des revendications qui se sont ensuite étendues à la politique du gouvernement. Samedi dernier, ils étaient 46 600 dont 5 800 à Paris, selon les autorités. AFP.

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