Covid-19 : à Shanghaï, la censure renforce la colère des habitants

  • 2022-04-25 16:28:33
Une vidéo revenant sur les événements marquants d’un mois de confinement dans la ville a été largement partagée vendredi soir. Sa censure a suscité plus de critiques encore contre la politique du gouvernement. Certaines créations résonnent avec un événement. C’est le cas d’une vidéo intitulée « Les Voix d’avril », publiée vendredi 22 avril, qui rassemble des dizaines d’extraits sonores issus des vidéos marquantes des dernières semaines à Shanghaï. La violence des sons contraste avec le calme des images, de simples prises de vues aériennes des rues désertes de la ville la plus peuplée de Chine. Le soir même, la vidéo était massivement partagée sur les principaux réseaux sociaux chinois. Une unanimité qu’on n’avait pas vue à ce niveau dans le pays depuis la mort du médecin lanceur d’alerte Li Wenliang, à Wuhan, en février 2020. Et qui n’a pas manqué d’attirer l’attention de la censure. Mais, loin de clore l’affaire, la suppression de cette vidéo n’a fait que renforcer la frustration des internautes, qui, depuis, rivalisent de créativité pour la republier, ou y faire référence. La vidéo commence avec des enregistrements de conférences de presse du Centre de contrôle et de prévention des épidémies de Shanghaï. Une porte-parole de l’instance affirme, le 26 mars : « Shanghaï peut-elle être confinée, même une semaine ? Non, parce que Shanghaï n’appartient pas qu’aux Shanghaïens, Shanghaï a un rôle économique et social crucial pour toute la Chine. » Le lendemain, Shanghaï annonçait le confinement de la ville pour cinq jours en deux temps, afin d’en limiter l’impact économique. Bientôt un mois plus tard, toute la ville est toujours confinée. Une réponse à l’épidémie « politisée » Ces promesses non tenues sont suivies par un court extrait d’un enregistrement d’une épidémiologiste de la même institution, Zhu Weiping, qui reconnaît auprès d’un habitant de la mégapole que les centres de quarantaine sont débordés et qu’obtenir une ambulance est difficile. Enregistrée le 4 avril, la conversation avait beaucoup marqué : la responsable admettait que la réponse à l’épidémie a été « politisée » et que les autorités feraient mieux d’autoriser les patients à s’isoler à domicile afin d’éviter la congestion des ressources médicales.

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