En Colombie, le ministre de la défense contesté après la mort de civils dans une opération militaire

  • 2022-04-22 01:54:26
Une descente de l’armée dans un village du Putumayo, qui visait des groupes dissidents des FARC, a causé la mort d’au moins quatre civils. Au Congrès, l’opposition a déposé une motion de censure contre Diego Molano. Succès militaire ou massacre ? En Colombie, la mort de 11 personnes, tuées par l’armée, le 28 mars, dans le département amazonien du Putumayo, dans le sud-ouest du pays, continue de susciter interrogations et indignation. L’armée maintient que l’opération, menée contre une des bandes armées de la région, était « légale et légitime ». Mais au moins quatre civils désarmés ont été assassinés, dont une femme enceinte et un adolescent. Pour les défenseurs des droits de l’homme, le drame confirme que, six ans après la signature d’un accord de paix avec la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), les forces armées n’ont changé ni de doctrine ni de pratiques. Au Congrès, les députés d’opposition (centre et gauche) ont déposé une motion de censure contre le ministre de la défense, Diego Molano. Elle sera examinée et votée le 24 avril. Personne n’a oublié les « faux positifs », à savoir ces milliers de jeunes, issus de milieux défavorisés, assassinés par des militaires, puis « déguisés » pour être présentés comme des guérilleros morts au combat. Le scandale avait éclaté en 2008. La juridiction spéciale de paix, mise en place par l’accord de paix de 2016 pour faire la lumière sur les crimes commis à l’occasion du conflit armé, a confirmé 6 042 de ces assassinats atroces, un bilan probablement sous-évalué.  

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