Le pavillon suisse de l'Exposition universelle en cours à Dubaï conduit le visiteur à travers les paysages alpins dans un spectacle d'ombres et de lumière pour mettre en valeur la durabilité, l'urbanisation et l'innovation suisses. C'est un concept qui semble plaire au public, malgré la pandémie et les nombreuses contradictions qui caractérisent la région du Golfe. Avec un investissement de 16,5 millions de francs (17,8 millions de dollars), la Suisse a été le premier pays à rejoindre l'Expo 2020 à DubaïLien externe. L'investissement s'est déjà avéré rentable. Malgré les défis posés par la pandémie de Covid-19, le pavillon suisse a franchi la barre des 500 000 visiteurs dans les deux mois suivant son ouverture. « Le pavillon est toujours bien visité. C'est un plaisir de constater qu'il rencontre un si grand intérêt auprès des visiteurs », déclare au téléphone Manuel Salchli, commissaire général du pavillon suisse. L'Expo 2020 s'attend à 25 millions de visites du monde entier au cours des six prochains mois. À ce jour, l'Exposition universelle a enregistré plus de 5 600 000 visites. Pour les Émirats arabes unis (EAU), l'Exposition universelle est une opportunité d'attirer des entreprises et des investissements étrangers. Le pays a dépensé plus de 6 milliards de francs suisses pour l'exposition. La Suisse, quant à elle, souhaite entretenir des relations avec son principal partenaire commercial dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. "Être présent à l'Expo est une excellente occasion de consolider et de renforcer les relations avec les Emirats Arabes Unis et Dubaï mais aussi avec l'ensemble de la région", déclare Salchli. Un projet ambitieux en pleine pandémie D'une superficie de 438 hectares, l'Expo 2020 est le plus grand événement international depuis le début de la pandémie et détient déjà plusieurs records. C'est la première fois que l'Exposition universelle se tient dans un pays du Moyen-Orient. Cette année, 192 pays participent – ​​un record égalé seulement par Shanghai en 2010 – et pour la première fois dans l'histoire de l'Expo, chacun a son propre pavillon. L'exposition se concentre sur trois thèmes majeursLien externe : durabilité - en ligne avec les objectifs de développement durable des Nations Unies - mobilité intelligente et opportunités pour un avenir meilleur. C'est le concept du pavillon suisse, qui propose une « expérience émotionnelle et immersive en trois actes », une mise en scène théâtrale qui passe du désert d'Arabie aux montagnes suisses et à une ville du futur. Les visiteurs deviennent les protagonistes d'un jeu de miroirs, de couleurs et de lumières tamisées par le brouillard alpin, pour réapparaître dans un environnement urbain innovant et durable. « Surtout maintenant que de nombreuses personnes sont collées à un ordinateur à cause de la pandémie, nous avons soif d'expériences émotionnelles de ce genre. C'est ce que propose le pavillon suisse et c'est l'une des raisons de son succès », déclare Salchli. Le pavillon suisse est l'un des pavillons les plus visités, avec ceux du Pakistan, de l'Inde, de l'Italie et de l'Arabie saoudite, qui ont enregistré récemment un million de visites. Le pavillon suisse s'intitule « Réflexions ». Cela a un double sens : les reflets que crée la façade en miroir du pavillon, et une réflexion plus introspective et plus profonde sur la beauté de la nature et le développement durable. La dernière partie du pavillon présente une exposition qui change chaque semaine selon les sous-thèmes de l'ExpoLien externe. Celles-ci vont de l'exploration spatiale et du climat au développement urbain et à l'inclusion. Le pavillon est sponsorisé par des entreprises telles que Schindler, Roche, Novartis et Nestlé. Durabilité, dans l'espace et sur Terre Le pavillon met particulièrement l'accent sur la force d'innovation de la Suisse. Comme beaucoup d'autres pays, la Suisse se concentre fortement sur la durabilité, qui est un thème clé de l'Expo. «La Suisse est convaincue que l'innovation joue un rôle clé pour stimuler le développement durable. En tant que leaders dans le domaine de l'innovation et du recyclage, nous souhaitons discuter et échanger sur les meilleures pratiques », déclare Salchli. L'un des projets suisses les plus intéressants présentés à l'Expo 2020 est ClearSpace, une start-up de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) qui crée un système efficace et abordable pour éliminer les débris spatiaux inutiles qui jonchent l'orbite de la Terre. C'est l'une des technologies phares de l'EPFL, créée avec un mandat et un financement de l'Agence spatiale européenne (ESA), qui l'a sélectionnée pour la première mission de déblaiement.