« Ils ont agi par amour de Hongkong » : la souffrance et l’espoir des jeunes militants incarcérés

  • 2020-12-04 00:18:02
De nombreux défenseurs du mouvement prodémocratie, condamnés à des peines de prison pour avoir protesté contre le régime, voient leur vie bouleversée mais n’expriment aucun regret. « On s’attend tous à une visite de la police un jour ou l’autre pour nous arrêter. Il n’y a pas longtemps, je rentrais chez moi et j’ai vu des agents monter dans mon immeuble. J’ai cru qu’ils venaient me chercher », raconte Jonas C., un militant qui fut très impliqué dans le mouvement de manifestations pour la démocratie et contre l’emprise de la Chine de 2019. Il n’a pourtant jamais osé rejoindre les « frontliners », les combattants de première ligne qui jetaient des cocktails Molotov ou faisaient des dégâts dans les commerces jugés hostiles au mouvement. Il était alors considéré prudent de rester non violent ; tout le monde savait que les « braves », eux, risquaient la prison. Mais aujourd’hui, la police arrête et poursuit, qu’il y ait eu violence ou non. De sorte qu’un grand nombre de jeunes doivent se préparer à la perspective du passage par la case prison. Après une saison de désordre et de désobéissance, qui a commencé en juin 2019 autour d’un projet de loi − abandonné ensuite − qui aurait permis les extraditions, vers la Chine notamment, et culminé avec le siège violent de plusieurs universités en novembre, les autorités ont repris le contrôle de la situation. La crise du Covid-19 a permis au gouvernement d’interdire les « réunions publiques » de plus de deux personnes. Puis Pékin a imposé, le 30 juin, une loi de sécurité nationale draconienne, transposant dans la région une partie de son arsenal répressif. Le mouvement de protestation s’est quasiment éteint. Mais les arrestations continuent à plein régime. L’opposition parle de « purges » et dénonce un régime « tyrannique ». Trois jours à l’isolement Trois jeunes militants pro-démocratie parmi les plus en vue, Joshua Wong, 24 ans, Agnes Chow, 23 ans, et Ivan Lam, 26 ans, ont ainsi écopé respectivement de treize mois et demi, dix mois, et sept mois ferme, mercredi 2 décembre, au prononcé du verdict pour un rassemblement illégal resté pacifique, le 21 juin 2019. Ils avaient appelé à encercler le commissariat central de la police, opération qui avait duré près de quinze heures.

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