Un an après, les massacres de Sacaba et Senkata restent impunis en Bolivie

  • 2020-11-19 21:46:08
En novembre 2019, le gouvernement intérimaire de Jeanine Añez avait réprimé dans le sang les manifestations contre le départ du président Evo Morales, faisant une vingtaine de morts. Un champ de bataille. Des chars blindés, des hélicoptères rasant les maisons, des policiers et militaires armés de fusils d’assaut. Un nuage de gaz lacrymogènes. Puis les balles. A Sacaba et Senkata en Bolivie, en cette mi-novembre 2019, une vingtaine de personnes qui protestaient contre le départ du président Evo Morales et la prise du pouvoir par Jeanine Añez ont été tuées par les forces de sécurité. Un an plus tard, ces morts, que des organisations internationales ont qualifiées de « massacres », restent impunies. Aucun policier ni militaire n’a été mis en examen pendant le gouvernement intérimaire d’une année de Jeanine Añez, qui a au contraire rendu hommage à l’action des forces de l’ordre. Des familles de victimes ont reçu des indemnisations de l’Etat, en échange d’une absence de plainte. Elles attendent désormais beaucoup du retour au pouvoir du Mouvement vers le socialisme (MAS) d’Evo Morales et de l’accession à la présidence de Luis Arce, le 8 novembre. Des quelques heures d’affrontements, ce 19 novembre 2019 à Senkata, localité du district 8 d’El Alto, sur les hauteurs de La Paz, restent les impacts de balles sur les murs, les vidéos sur les réseaux sociaux, des autels en hommage aux tués. On dénombrera au moins dix morts par balles et près de 70 blessés graves – tous du côté des manifestants. le 15 novembre, c’est à Sacaba, dans le département de Cochabamba, à 390 km de là, qu’une manifestation de producteurs de coca a fini dans un bain de sang : au moins neuf morts. Des témoins assurent que les balles ont été tirées depuis des hélicoptères survolant la foule.

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