« Que veulent-ils exactement ? » : l’intelligentsia afghane face au retour des talibans

  • 2020-10-09 18:08:15
Les pourparlers de paix entre le gouvernement et les insurgés, en cours depuis le 12 septembre à Doha, suscitent l’inquiétude des milieux libéraux de Kaboul. Installés, sous un pâle soleil, sur les pelouses du campus de l’université de Kaboul, les étudiants et professeurs semblent loin de la violence et de l’incertitude qui règnent, au quotidien, dans la capitale afghane et plus largement dans le pays. Pourtant, cette oasis de tranquillité n’échappe pas à l’écho des négociations de paix historiques, débutées le 12 septembre à Doha, au Qatar, entre les talibans et le gouvernement de Kaboul. Et ceux que l’on considère comme les représentants de l’élite éclairée afghane ne cachent pas leur inquiétude sur la perspective d’un retour au pouvoir des insurgés. « J’espère que, dans trois ou quatre ans, nous pourrons toujours vivre ainsi », glisse Abdul Waheed Wafa, le directeur de l’Afghanistan Center à l’université de Kaboul. Le doute est palpable au sein du plus grand établissement universitaire du pays. Voilà quatre décennies que l’Afghanistan est en proie aux combats. Et les talibans, forts de leurs succès militaires sur le sol afghan, et diplomatiques sur la scène internationale, continuent d’imposer leur loi dans le cadre de négociations face à un pouvoir central affaibli. D’où l’expression d’une crainte réelle de perdre des libertés acquises depuis la chute des talibans, fin 2001.  

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