« Tant que Trump est malade, ni les démocrates ni les médias ne peuvent l’attaquer »

  • 2020-10-05 18:53:41
Dans l’Arizona, où Donald Trump devait faire campagne lundi, ses partisans n’affichent pas d’inquiétude, convaincus que leur champion est de taille à surmonter l’adversité. L’hospitalisation de leur champion n’y a rien changé. Pas un masque ou presque dans la manifestation pro-Trump de ce samedi 3 octobre à Phoenix (Arizona). « Ça ne sert strictement à rien quand on est à la lumière du soleil », croit savoir un gros dur vêtu d’un tee-shirt qui dit « non » à Bill Gates, l’une des dernières cibles des complotistes. A ses côtés, un trentenaire agite une banderole « Trump 2020 » couleur camouflage : « Tout ça, c’est bidon ; ils le disent eux-mêmes sur l’emballage : ce masque ne vous protégera pas ! » Certes, le rassemblement se tient à l’extérieur et par 38 °C (alors qu’il n’est que 10 heures du matin; Phoenix a battu son record de chaleur pour un début octobre). Mais compte tenu du fait que le président des Etats-Unis, lui-même, a été rattrapé par le virus, on pourrait s’attendre à un semblant d’aggiornamento, côté républicain, sur le port du masque. Il n’en est rien. « Je n’ai pas peur d’une maladie dont j’ai 99 % de chances de réchapper », déclare Sabrina Robidoux, 60 ans, employée dans une compagnie d’assurances, qui a organisé la manifestation avec ses copines Pamela et Annie (« Trois grands-mères pour Trump »). Réunion de soutien Les manifestants se sont installés à un carrefour de Scottsdale, la banlieue cossue de Phoenix. Ils agitent leurs drapeaux, s’époumonent. Quelques automobilistes klaxonnent, en signe de soutien ; d’autres font des bras d’honneur. « White trash ! », lâche une passante, en utilisant l’expression qui désigne les « petits blancs » non éduqués. « Connasse », rétorque le trentenaire. « Encore une Blanche qui a la haine des Blancs », s’indigne-t-il : « USA ! USA ! » Le rassemblement était prévu pour coïncider avec la clôture de l’enregistrement sur les listes électorales, fixée au 5 octobre dans l’Etat. De fait, Sabrina Robidoux a apporté des formulaires d’inscription mais ils sont restés dans son sac. A ce stade, tout le monde est inscrit, et il n’y a pas d’indécis. Pour la première fois depuis des décennies, le suspense règne en revanche sur le vainqueur de la présidentielle. L’Etat avait été gagné par Trump en 2016 avec 3,5 % d’avance sur Hillary Clinton. Depuis plusieurs mois, les sondages donnent un léger avantage à Joe Biden. Au point que le président sortant devait revenir pour la sixième fois dans l’Arizona lundi − visite évidemment annulée. « C’est de la faute de tous ces démocrates californiens » qui viennent s’installer dans l’Etat, grommelle Sabrina Robidoux.

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