En Turquie, la justice ordonne l’arrestation de 82 cadres de l’opposition kurde

  • 2020-09-26 16:34:10
Le parquet d’Ankara accuse les anciens dirigeants du parti kurde HDP d’avoir encouragé des manifestations meurtrières en 2014 pour dénoncer l’offensive de l’organisation Etat islamique contre la ville syrienne de Kobané. Pas à pas, la justice turque poursuit son œuvre d’éradication du deuxième parti d’opposition du pays, le Parti démocratique des peuples (HDP), de gauche et prokurde. Vendredi 25 septembre, le parquet d’Ankara a ordonné l’arrestation de 82 personnes dont le point commun est d’avoir exercé des fonctions de direction au sein du HDP durant l’automne 2014. Parmi elles, on retrouve des figures de premier plan du mouvement, comme l’ancien député Sirri Süreyya Önder, qui, entre 2013 et 2015, s’est rendu à plusieurs reprises sur l’île-prison d’Imrali (nord-ouest de la Turquie) pour y rencontrer Abdullah Öcalan, le chef emprisonné de la rébellion kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), dans le cadre d’un processus de paix désormais abandonné. La police a également procédé, sous les huées de la population, à l’arrestation d’Ayhan Bilgen, le maire de Kars (Nord-Est), dernier chef-lieu de département encore aux mains du HDP après une vague d’évictions et de remplacements par des administrateurs judiciaires. Le ministère public a justifié ce coup de filet en liant les suspects à des incidents violents survenus en 2014 dans le Sud-Est anatolien, majoritairement peuplé de Kurdes. La région était alors sous tension en raison de l’offensive de l’organisation Etat islamique (EI) sur la ville kurde syrienne de Kobané et de l’inaction d’Ankara, renvoyant dos à dos EI et PKK, face à cette opération meurtrière.

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