Face à la Chine, un Occident impuissant

  • 2020-09-22 19:19:44
Ni la manière forte de Donald Trump, ni le partenariat souhaité par l’UE ne semblent pouvoir empêcher Pékin de devenir la première puissance mondiale. Chronique. Sans l’intervention in extremis d’un juge dimanche 20 septembre, il aurait fallu, pour utiliser la messagerie chinoise WeChat aux Etats-Unis, avoir au préalable téléchargé un VPN, cette connexion qui permettait jusqu’ici de contourner la censure dans des pays comme la Chine ou l’Iran. Le symbole est fort. Au nom de la « sécurité nationale », les Etats-Unis veulent bloquer une des principales applications chinoises et tentent de prendre le contrôle d’une seconde, TikTok, extrêmement populaire auprès des jeunes. Comme l’avait déjà montré leur combat contre Huawei, vingt ans après être partis à la conquête du cyberespace, les Etats-Unis sont désormais sur la défensive. Tensions En fait, ce n’est pas seulement la première puissance mondiale mais l’ensemble de l’Occident qui se trouve dans une impasse face à la Chine. Le Canada vient de renoncer à négocier un traité de libre-échange commercial avec elle. Pourtant, en 2016, le premier ministre, Justin Trudeau, s’était engagé la fleur au fusil, pas fâché de se démarquer de son puissant voisin. Mais les tensions liées à l’arrestation, à Vancouver, de la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou, fin 2018, puis la détention par Pékin de deux Canadiens, Michael Kovrig et Michael Spavor, devenus de véritables otages, ont rendu tout accord impossible. « La Chine de 2020 n’est plus celle de 2016 », constate Justin Trudeau. Un désamour comparable à celui de l’Australie. Hier résolument prochinoise, l’île-continent est aujourd’hui un de ses adversaires les plus farouches.

متعلقات