Boris Johnson justifie son revirement sur l’accord du Brexit pour faire face aux « menaces » de l’UE

  • 2020-09-12 18:50:46
Un Brexit sans accord aura des « conséquences très significatives pour l’économie britannique », pas pour l’UE, a répondu le ministre des finances allemand, Olaf Scholz. Le premier ministre britannique, Boris Johnson, a défendu samedi 12 septembre son intention de revenir en partie sur l’accord du Brexit face à la « menace » que l’Union européenne instaure un « blocus alimentaire » en Irlande du Nord. « Si nous n’acceptons pas les conditions de l’UE, l’UE utilisera une interprétation extrême du protocole de l’Irlande du Nord pour y imposer une frontière commerciale complète » entre la province et le reste du royaume, a justifié le premier ministre dans un texte publié par le Daily Telegraph. Selon lui, Bruxelles pourrait non seulement imposer des droits de douane sur les produits arrivant dans la province britannique depuis le reste du pays, mais aussi instaurer « un blocus » et empêcher « le transport de denrées alimentaires vers l’Irlande du Nord ». « Je dois dire que nous n’avions jamais sérieusement cru que l’UE serait capable utiliser un traité, négocié en toute bonne foi, pour instaurer un blocus sur une partie du Royaume-Uni ou qu’ils menaceraient réellement de détruire notre intégrité économique et territoriale », accuse le leader conservateur. « Ridicule » Alors que les tractations pour éviter un « no deal » au 1er janvier sont dans l’impasse, Londres a imputé à Bruxelles l’origine de la dispute qui a envenimé cette semaine une nouvelle session de négociations et donne des inquiétudes quant à celles qui sont prévues la semaine prochaine à Bruxelles. La discorde a éclaté lorsque le gouvernement britannique a présenté au Parlement, le mercredi 9 septembre, un projet de loi qui contredit en partie l’accord déjà signé encadrant la sortie du Royaume-Uni de l’UE – une manœuvre violant le droit international, a reconnu Boris Johnson, mais auquel il dit avoir été contraint. « C’est ridicule. M. Johnson insiste pour avoir le beurre et l’argent du beurre », a jugé samedi, à la BBC, le député européen espagnol Luis Garicano, soulignant que les dispositions concernant l’Irlande du Nord étaient présentes dans l’accord que le premier ministre avait signé en janvier. Selon un rapport publié samedi matin par le Financial Times, plusieurs fonctionnaires britanniques auraient mis en garde Boris Johnson en janvier sur le fait que l’accord du Brexit qu’il s’apprêtait à signer comportait ce type de risques. Le texte signé prévoyait que la province britannique reste pendant quatre ans soumise à certaines dispositions européennes, concernant notamment le commerce. Mais avec le controversé projet de loi examiné lundi par les députés britanniques, Londres pourra y prendre unilatéralement des décisions commerciales, contrairement à ce qui avait été initialement convenu. La situation s’est alors envenimée, l’UE affirmant qu’elle allait poursuivre le Royaume-Uni s’il ne retirait pas ses modifications d’ici fin septembre. Vendredi soir, les dirigeants du Parlement européen ont menacé d’opposer leur veto à tout pacte commercial si Londres ne tenait pas ses promesses.

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