Envolée des meurtres et des fusillades à New York avec l’épidémie de Covid-19

  • 2020-08-23 09:58:06
La police est prise en étau entre la recrudescence de la violence et les mouvements contre la violence policière. Donald Trump en a fait un argument de campagne. Dimanche 26 juillet, en fin d’après-midi, à Brooklyn, Kleimer Mendez, 16 ans, demande à sa mère l’autorisation d’aller jouer au basket avec des amis. Moins d’une heure plus tard, à un kilomètre de chez lui, l’adolescent gît à terre, tué d’une balle dans la tête, de même qu’un de ses amis, Antonio Villa, 18 ans, tandis qu’un troisième, Leswin Campbell, 17 ans, est blessé. Tous victimes d’une fusillade encore inexpliquée. Mi-juillet, toujours à Brooklyn, un groupe d’amis dîne tranquillement autour d’un barbecue quand surviennent vers 11 h 30 deux tueurs habillés de noir. Ils ouvrent le feu, une balle traverse une poussette et tue un bébé d’un an, Davell Gardner Jr. Enfin, le 12 août, le gamin du Bronx Winston Ortiz, 18 ans, part à la rencontre du frère de sa petite amie, qui vient de le quitter. L’amoureux transi est tabassé, transformé en torche vivante et meurt à l’hôpital d’Harlem. Au fil des ans, ces terribles faits divers avaient disparu de la « une » des journaux new-yorkais. Ils sont revenus avec l’épidémie de Covid-19, comme le relate le New York Times. New York, qui était devenue une ville si sûre, renoue avec la violence. Au 9 août, la ville avait recensé 244 meurtres depuis le début de l’année, contre 189 l’année précédente, soit une hausse de 29 % tandis que le nombre de fusillades s’est envolé de 78 %, passant de 466 à 833. C’est certes quatre à cinq fois moins que les chiffres records du début des années 1990, lorsque la ville était la proie des gangs et du trafic de drogue tandis que les autres délits, hors cambriolages, notamment de commerces vides, régressent. Il n’empêche, le climat a changé dans la ville la plus peuplée du pays. Donald Trump s’en est saisi. « Les démocrates doivent commencer par faire respecter la loi dans leurs villes et leurs Etats. New York, Chicago et Portland sont un DÉSASTRE complet », a tweeté le candidat à sa réélection, le 18 août. C’est vrai pour Chicago, en proie à une guerre des gangs incessante ; Portland (Oregon) est devenue l’épicentre (violent) de la révolte contre les violences de la police. Quant à la ville de New York, elle se retrouve dans une conjonction complexe qualifiée d’« orage parfait » par le maire démocrate de la ville, Bill de Blasio, qui est au centre des critiques. M. Trump l’a menacé d’intervenir en envoyant à New York la police fédérale, alors que 49 victimes de fusillades étaient déplorées en soixante-douze heures : « La loi et l’ordre public : si le maire de New York ne peut le faire, nous le ferons. »

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