Double explosion de Beyrouth : le monde au chevet du Liban

  • 2020-08-06 00:37:50
Les marques de soutien au pays endeuillé laissent entrevoir les futures rivalités entre adversaires régionaux. Seule fausse note, les déclarations de Donald Trump affirmant qu’il s’agissait d’un « attentat ». Les capitales du monde entier ont fait preuve, dans les heures qui ont suivi l’explosion à Beyrouth, de leur solidarité envers le Liban avec une unanimité que seules les catastrophes les plus graves peuvent faire advenir. De Washington à Téhéran en passant par Paris et le Koweït, les promesses d’aide et les condoléances se sont succédé dans la soirée du 4 août en direction d’un pays devenu exsangue, au système politique épuisé et dont les partenaires occidentaux exigeaient il y a peu des réformes drastiques. La France, qui avait dépêché un Jean-Yves Le Drian intransigeant à Beyrouth fin juillet, a ainsi déclaré être aux « côtés du Liban ». Emmanuel Macron, qui s’est entretenu avec son homologue libanais, Michel Aoun, a annoncé plus tard dans la soirée l’acheminement d’un détachement de la sécurité civile et de « plusieurs tonnes de matériel sanitaire » à Beyrouth. L’aide française doit arriver en fin d’après-midi dans la capitale libanaise à bord de deux avions militaires, accompagnée par un détachement de la sécurité civile de 55 personnes, selon l’Elysée. Une dizaine de personnels urgentistes est également attendue à très brève échéance. L’Allemagne, dont des diplomates ont été blessés lors de l’explosion, a aussi promis par la voix de sa chancelière, Angela Merkel, un « soutien au Liban », de même que le Royaume-Uni et le Canada. Le président russe, Vladimir Poutine, a quant à lui transmis les condoléances de son pays. L’Organisation des Nations unies, dont plusieurs membres du personnel ont également été blessés, a offert toute l’assistance nécessaire. Une certaine confusion régnait toutefois à Washington. Alors même que les Etats-Unis s’étaient déclarés, plus tôt, prêts à offrir leur soutien au Liban pour l’aider à « se remettre de cette horrible tragédie », des déclarations du président Donald Trump ont subitement jeté le trouble. Tandis que le gouvernement libanais confirmait la piste d’un accident industriel d’une ampleur inédite, le président américain a qualifié devant des journalistes la catastrophe de Beyrouth d’« attaque ».

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