Parcours d’obstacle en vue pour le plan de relance européen, à peine approuvé par les Vingt-Sept

  • 2020-07-24 16:29:49
Le Parlement européen critique les concessions faites aux pays « frugaux » ou en délicatesse avec l’Etat de droit. C’est une véritable course d’obstacles. La première haie, sans doute la plus haute, a été franchie mardi 21 juillet, quand, après quatre-vingt-dix heures de discussions parfois houleuses, les Vingt-Sept se sont entendus sur le plan de relance européen à 750 milliards d’euros qui doit les aider à faire face à la crise due au Covid-19. Financé par une dette commune, celui-ci viendra abonder le budget communautaire (de 1 074 milliards d’euros sur la période 2021-2027). Mais, pour voir le jour, cet accord va devoir encore passer plusieurs étapes, dont il n’est, à ce stade, pas sûr qu’il sorte indemne. Le Parlement européen, notamment, aura son rôle à jouer dans cette affaire, et jeudi 23 juillet, à l’occasion d’un vote sur une résolution, préparée par cinq groupes politiques (les conservateurs du PPE, les sociaux-démocrates des S&D, les libéraux de Renew, les Verts et l’extrême gauche de la GUE/NGL) et adoptée par 465 voix pour (150 contre et 67 abstentions), les eurodéputés ont fait part de leurs doléances. Ambitions à la baisse Si, dans leur grande majorité, ils saluent le recours des Européens à une dette commune afin de faire œuvre de solidarité vis-à-vis des pays le plus fragiles, comme l’Italie, l’Espagne ou la France, ils se disent néanmoins « prêts à refuser de donner leur approbation [du budget européen] jusqu’à ce qu’un accord satisfaisant soit trouvé ». Car, à leurs yeux, l’enveloppe budgétaire est insuffisante. Afin d’obtenir l’aval des « frugaux » − Pays-Bas, Autriche, Suède, Danemark − et de leur allié finlandais, adeptes de l’orthodoxie budgétaire, les Vingt-Sept ont revu à la baisse leurs ambitions dans des domaines aussi variés que la recherche, Erasmus, la défense, les transitions climatique et numérique, ou encore la politique d’asile.

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