Au Royaume-Uni, l’inaction des gouvernements successifs face aux ingérences russes pointée par un rapport

  • 2020-07-22 10:07:10
Très attendu dans le pays, le rapport de la commission chargée de la sécurité à la Chambre des communes étrille le manque de curiosité du gouvernement sur la question. Voici neuf longs mois que le fameux « rapport russe » hante la politique britannique. Ce travail d’enquête de la commission parlementaire chargée de la sécurité à la Chambre des communes était prêt depuis octobre, mais sa publication a été bloquée par Downing Street avant les élections générales de décembre 2019. Enfin rendu public mardi 21 juillet, ce document pointe de manière très dérangeante l’inaction des gouvernements conservateurs successifs depuis 2014 : ceux de David Cameron et de Theresa May, et désormais celui de Boris Johnson. Selon le rapport, ils n’ont pas assez agi pour prévenir – ou pour tirer les leçons – des tentatives d’interférence de Moscou dans les scrutins nationaux, notamment le référendum sur l’appartenance à l’Union européenne (UE) de 2016. Le document souligne en outre qu’une partie de la classe politique, notamment les Lords et le Parti conservateur, a largement bénéficié d’argent russe sans discuter sa couleur ou sa provenance. Présidée jusqu’à l’automne dernier par le conservateur modéré Dominic Grieve, la commission parlementaire a eu un accès privilégié à des documents classifiés et aux services de renseignement britanniques, le MI5 et le MI6. Son constat est clair (article 6 du rapport) : la Russie, qualifiée d’acteur « sophistiqué » en matière de cyberattaques, « considère que le Royaume-Uni est une de ses toutes premières cibles occidentales en matière de renseignement (…), juste derrière les Etats-Unis et l’OTAN [Organisation du traité de l’Atlantique Nord]. C’est probablement lié à notre proximité avec les Etats-Unis et au fait que nous sommes considérés comme un lieu central pour le lobby antirusse ».

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