Plainte contre Mohamed ben Zayed Al Nahyane : Le « buzz » et le droit français

  • 2020-07-20 15:12:19
Par Francois Frisonroche * Le 17 juillet 2020, la presse et les réseaux sociaux viennent à nouveau de se faire l’écho d’une « plainte avec constitution de partie civile », déposée en France par l'avocat de six yéménites contre le prince héritier d’Abou Dhabi. En sa qualité de Chef suprême des armées émiriennes, il est accusé de « complicité d’acte de torture » au Yémen. Dans le système juridique français, le fait de déposer ce type de plainte permet d’obtenir l’ouverture d’une « information judiciaire » (enquête) de façon automatique. Un juge est alors nommé pour mener des investigations. Cela ne veut absolument pas dire que les autorités politiques françaises apportent un quelconque soutien à une telle plainte et encore moins qu’elles en seraient à l’origine. Il adviendra certainement à cette nouvelle plainte ce qui est arrivé à celle déposée auprès du Parquet en 2018 par trois citoyens Qataris lors d’une visite officielle de MBZ à Paris. Une telle plainte avait été « classée sans suite » par la Justice française. Mais en attendant, le « buzz » médiatique fait son œuvre malveillante dans le monde en faisant croire que la France serait à l’origine de cette plainte. On pourrait être tenté de voir dans cette manipulation de l’opinion une tentative de jeter le discrédit sur les Emirats et sa lutte contre l’organisation terroriste Al-Qaida dans la péninsule arabique (AQPA) qui était très présente au Yémen. *Juge français et professeur de droit international

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