Angela Merkel affiche sa bonne entente avec un de ses successeurs potentiels

  • 2020-07-14 22:42:06
La chancelière allemande a été reçue par Markus Söder, le ministre-président de Bavière, le 14 juillet, montrant ainsi des relations apaisées avec la très conservatrice Union chrétienne-sociale bavaroise. En 2018, alors candidat à la présidence du Land de Bavière, Markus Söder n’avait pas voulu qu’Angela Merkel, dont il avait vivement critiqué la politique d’accueil pendant la crise des réfugiés en 2015, vienne le soutenir pendant sa campagne. A la place, il avait préféré s’afficher au côté du chancelier autrichien Sebastian Kurz, alors à la tête d’une coalition rassemblant les conservateurs et l’extrême droite. Les temps ont changé. Mardi 14 juillet, c’est avec le maximum d’égards que le président de l’Union chrétienne-sociale a tenu à recevoir Mme Merkel, invitée exceptionnelle du conseil des ministres bavarois, organisé pour l’occasion non pas à Munich, comme chaque semaine, mais au château de Herrenchiemsee, palais construit sur une île, au milieu d’un lac, dont le roi Louis II de Bavière (1845-1886) voulait faire son Versailles. Officiellement, c’est pour parler de la présidence allemande du Conseil de l’Union européenne que Mme Merkel a été reçue par le gouvernement bavarois dans la galerie des glaces du château, après une promenade en calèche avec M. Söder. Mais, à quatorze mois des prochaines élections législatives, la signification politique de ce déplacement est manifeste. « Candidat à rien » La chancelière, elle, a tout à gagner à terminer son quatrième et dernier mandat sur des relations enfin apaisées avec la très conservatrice Union chrétienne-sociale (CSU) bavaroise. Quant à M. Söder, il a un intérêt évident à se rapprocher de Mme Merkel, dont la popularité a bondi de 20 points depuis le début de la crise du coronavirus (71 % d’opinions favorables dans le baromètre ARD de début juillet), surtout s’il décide de briguer sa succession à la tête du gouvernement fédéral. Une telle hypothèse, il y a encore six mois, aurait paru loufoque. Aujourd’hui, elle est crédible. D’abord, parce que l’Union chrétienne-démocrate (CDU), le parti de Mme Merkel, n’a plus de capitaine depuis que celle qu’elle avait adoubée comme dauphine, la ministre de la défense Annegret Kramp-Karrenbauer, a annoncé à la surprise générale qu’elle quitterait en décembre la présidence de la CDU, deux ans seulement après avoir été élue à sa tête. Ensuite, parce que de tous les responsables qui comptent au sein de la droite allemande, M. Söder est celui qui a tiré le plus grand profit, en termes de popularité, de la crise du coronavirus, en étant le premier chef d’un exécutif régional à imposer des mesures de confinement, faisant de la Bavière une sorte de laboratoire pour le reste de l’Allemagne.

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