Le groupe Houthi du Yémen a libéré dimanche plus de 113 détenus à Sanaa, a rapporté le Comité international de la Croix-Rouge.

Le groupe Houthi a affirmé que les détenus étaient des soldats gouvernementaux capturés sur le front. Mais le gouvernement du Yémen, reconnu internationalement, a déclaré que les détenus n'étaient pas des soldats, mais des civils que les Houthis avaient kidnappés dans leurs maisons, mosquées et lieux de travail.

"La libération de ces victimes sous quelque nom que ce soit n'absout pas (les Houthis) de ce crime", a écrit Majed Fadail, vice-ministre des droits de l'homme du gouvernement internationalement reconnu du Yémen, dans un message publié sur la plateforme de médias sociaux X.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a confirmé dimanche la libération unilatérale de 113 détenus « liés au conflit » et a déclaré dans un communiqué qu'il avait aidé les détenus à garantir leur libération dans des conditions humaines et dignes.

"Je me sens complètement à l'aise, comme si j'étais né de nouveau aujourd'hui. 

Parce que nous étions désespérés et pensions que nous ne sortirions jamais", a déclaré Murshed Al Jamaai, un détenu libéré dimanche.

Le Yémen est embourbé dans un conflit depuis que les Houthis ont chassé le gouvernement de la capitale Sanaa fin 2014.

Les grandes lignes d'une proposition de feuille de route de l'ONU pour la paix au Yémen ont été convenues en décembre dernier, mais les progrès vers la paix ont été bloqués alors que les Houthis ont intensifié leurs attaques contre des navires dans et autour de la mer Rouge, alléguant qu'ils agissaient en solidarité avec les Palestiniens dans la guerre à Gaza.

La campagne a perturbé le commerce mondial, attisé les craintes d’inflation et accru les inquiétudes quant aux conséquences de la guerre entre Israël et le Hamas qui pourraient déstabiliser certaines parties du Moyen-Orient.