Les rebelles Houthis du Yémen ont lancé plus de 100 attaques de drones et de missiles, ciblant 10 navires marchands dans la mer Rouge, liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens de Gaza, sous les attaques brutales israéliennes.

Vendredi, la Maison Blanche a publié des renseignements américains affirmant que l'Iran avait fourni des drones, des missiles et des renseignements tactiques aux Houthis, qui contrôlent de vastes parties du Yémen, y compris la capitale Sanaa.

"La résistance (Houthi) dispose de ses propres outils (...) et agit conformément à ses propres décisions et capacités", a déclaré Ali Bagheri, vice-ministre iranien des Affaires étrangères.

"Le fait que certaines puissances, comme les Américains et les Israéliens, subissent des frappes de la part du mouvement de résistance... ne doit en aucun cas remettre en question la réalité de la force de la résistance dans la région", a-t-il déclaré à l'agence de presse Mehr.

Plus tôt samedi, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré que Washington avait précédemment demandé à l'Iran de conseiller aux rebelles yéménites de ne pas agir contre les intérêts américains et israéliens dans la région.

"Nous avons clairement fait comprendre aux Américains que ces groupes avaient décidé, en fonction de leurs intérêts, de la manière de soutenir Gaza", a déclaré Amir-Abdollahian lors d'une conférence à Téhéran en soutien aux Palestiniens.

"Nous ne leur avons pas ordonné et ne leur ordonnerons pas d'arrêter leurs attaques."

La bande de Gaza a enduré 11 semaines de guerre génocidaire aérienne et terrestre israélienne qui a tué plus de 20 000 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé.

L'Iran a mis en garde à plusieurs reprises contre l'aggravation du conflit et, le mois dernier, Amir-Abdollahian a déclaré que l'intensité de la guerre rendait son expansion « inévitable ».

Le président Ebrahim Raisi a déclaré que l'Iran considérait qu'il était « de son devoir de soutenir les groupes de résistance », mais a insisté sur le fait qu'ils « sont indépendants dans leur opinion, leur décision et leur action ».

Le mois dernier, Téhéran a rejeté comme « invalides » les accusations d'Israël selon lesquelles les rebelles Houthis auraient agi selon les « conseils » de Téhéran lorsqu'ils ont saisi un navire de la mer Rouge appartenant à un homme d'affaires israélien.

Malgré les conclusions présumées présentées par la Maison Blanche, certains décideurs politiques américains et alliés ont des doutes quant à savoir si les Houthis agissent à la demande de l’Iran.

Un diplomate d'un allié américain qui suit la région a noté que le Hezbollah libanais – qui entretient des liens beaucoup plus étroits avec l'Iran – a été relativement retenu face aux avertissements américains, notamment une démonstration de puissance navale en Méditerranée orientale.

« Parmi les mandataires de l'Iran dans la région, les Houthis ont le lien le plus faible avec Téhéran. Et il est difficile de voir comment les attaques servent leurs intérêts ou ceux de l'Iran », a déclaré le diplomate.